Instruments

« La musique est indispensable en Capoeira, et pour pouvoir faire un bon jeu, il faut toujours écouter, regarder, suivre et se laisser guider par le Berimbau, instrument qui commande la ronde »

 

BERIMBAU et accessoires

Berimbau : arc musical, instrument d’origine africaine composé d’un arc, d’un fil métallique (arame) tendu sur le bois et d’une calebasse. On frappe sur l’arame avec une baguette.
Le berimbau est l’instrument majeur de la capoeira. Il y a plusieurs sortes de berimbaus : le gunga (son grave), le médio (son moyen) et le viola (son aigü, repsonsable de l’improvisation). Le Gunga est le berimbau présentant la plus grosse calebasse, c’est lui qui dirige la ‘roda’.

A163000 1Le bérimbau est un instrument transformé qui tire ses origines de l’Angola, d’où il a été importé vers le Brésil par les esclaves noirs pendant les 16è et 17è siècles. Des variétés similaires sont aussi utilisées dans l’Océan Indien : bobre à la Réunion, bon à Rodrigues, bomb aux Seychelles et à l’Île Maurice, jejylava à Madagascar, et chitende au Mozambique. La principale caractéristique du bérimbau est d’utiliser comme caisse de résonnance une calebasse en même temps que le propre ventre du joueur. La musique du bérimbau consiste en une séquence de sons (toques) produits par le joueur au moyen d’une baguette qui touche la corde. Dans la roda de capoeira celui qui « parle » le plus fort est le berimbau! Les autres instruments sont des accompagnements ou des conducteurs de rythme, et ne peuvent jamais couvrir le son du berimbau.?

 

Img 20240821 wa0004Les joueurs de bérimbau peuvent apporter un changement dans le jeu des combattants (danseurs) en modifiant le rythme des instruments. De la même manière, les musiciens sont stimulés par les mouvements exécutés. Il s’établit donc un échange continu qui lie intimement la musique au mouvement. Mais l’instrument n’est pas resté confiné au sein de la communauté noire brésilienne. A partir des années 60, le bérimbau est sorti du cercle des adeptes de la capoeira. Il a gagné une place dans la production musicale brésilienne grâce à des artistes comme Venicius de Moraes qui lui a consacré une chanson. Le bérimbau est rentré dans la musique populaire du pays, notamment dans le jazz brésilien des années 70. Il est devenu une des caractéristiques de la musique d’artistes comme Airto Moreira et Nana Vasconcelos.

 

Th 1 1 Caxixi : petit panier tressé qui renferme des graines.

Baguette pour berimbau bambou 1 Baguette : fine baguette de bois utilisée pour frapper sur l’arame du berimbau.

 

Th 2 1 Dobrão : petite pièce ou galet qui sert à moduler la note en faisant plus ou moins pression sur la corde du bérimbau.

 

 

PANDEIRO

Pandeiro new 30 09 07Le pandeiro est aujourd’hui très utilisé dans les divers types de musiques brésiliennes. C’est un instrument de percussion, d’origine indienne, fait d’un cylindre de bois de quelques centimètres de hauteur, surmonté aujourd’hui d’une peau de chèvre, de forme arrondie. Sur la circonférence du bois sont integrées des petites cymbales. De nos jours, la peau de chèvre utilisée pour le pandeiro est parfois remplacée par une peau synthétique. Il fut introduit au Brésil par les Portugais qui l’utilisaient pour accompagner leur processions religieuses.
Le rôle du pandeiro dans la musique est d’accentuer le « beat » grave et profond de l’atabaque avec son son plus haut et plus aigu. Les cymbales créent une riche texture dans le beat. C’est un des instruments essentiels dans la roda. Il se différencie du tambourin classique par son unique rangée de cymbalettes.

ATABAQUE

Th 3 1 L’atabaque serait un instrument d’origine arabe, introduit en Afrique par les marchands qui entraient dans le continent en traversant les pays du Nord. Il semble que l’atabaque fut le premier instrument utilisé dans la capoeira, bien avant le berimbau. Il est généralement fait de bois tel que le jacaranda, cèdre ou acajou taillé en bandes larges serrées les unes contre les autres par des arcs de fer de différents diamètres qui, de bas en haut, donnent à l’atabaque une forme conique – cylindrique. Sa base est plus fine que le sommet ou des crochets de fer (ces crochets peuvent être remplacés par des cordelettes) tendent un morceau de cuir de boeuf.
L’atabaque maintient le rythme du jeu. Le gunga dicte la vitesse et le type du jeu, mais l’atabaque maintient ce rythme même lors d’une variation occasionnelle du gunga. Il n’y a qu’un atabaque dans une roda de capoeira, et il est le plus souvent placé à gauche du gunga.
Bien que l’atabaque soit un instrument fort, il ne pourrait pas dépasser le son des berimbaus. Il doit accompagner les berimbaus, non les dominer.

RECO-RECO

Th 4 1 Le reco-reco est une ajonction assez récente à la roda. Il est traditionnellement fabriqué à partir d’une tige creuse, comme de la canne à sucre ou du bambou, d’une longueur d’environ 30cm. Il peut aussi être coupé d’un morceau de bois. La surface est cannelée et on la frotte d’un bâton en bois ou en métal pour obtenir un son perçan mais grenu. dans des roda’s dans la rue, il est souvent remplacé par tout ce qui a une surface cannelée comme des grillages ou des bouteilles en plastique.Le reco-reco ne se voit pas beaucoup dans les roda’s mais n’est pas étranger. De petits reco-reco’s ont tendance à se perdre dans le bruit des autres instruments mais un grand reco-reco bien fait portera plus loin et ajoutera un caractère bien à lui. On est pas limité à grotter la surface, on peut aussi la taper et un joueur est capable d’autant d’improvisations avec cet instrument qu’avec un autre.

 

 

AGÔGÔ

Agogo deux tons 1 L’agôgô est une double cloche que l’on utilise traditionnellement dans beaucoup de styles de percussions (africains, afro-cubains et afro-brésilien…). Cet instrument est surtout un élément indissociable des cultes Vaudou, qui ont traversé l’océan atlantique avec les esclaves. Les cloches agogo sont utilisées dans diverses musiques latines mais principalement dans les sections de batucada et la capoeira. Elles apportent la brillance nécessaire à l’équilibre des nombreuses sonorités de la « bateria ». L’agogô est une paire de clarines à timbre différent attachée à une poignée commune et dont on joue d’un bâton tenu dans l’autre main. Traditionnellement cet instrument était fait d’une diversité d’objets métalliques jetés, comme des conserves ou des pièces de machines, qui étaient transformées tant bien que mal en instrument.

Il s’agit d’un instrument fréquemment utilisé dans des orchestres de percussions (africains, afro-cubains et afro-brésilien…).L’agogô ne se voit pas toujours dans la roda, mais lorsqu’il est présent, il s’intègre à merveille. Il a un ton très clair qui dépasse celui de tous les autres instruments.

Date de dernière mise à jour : 07/09/2024

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